L’histoire
de la cloche
de VITOTEL
Par
Jean
Delieuvin
« A
l’origine, différentes lois et ordonnances du 30
mai 1806 et du 16 mars 1809
décrétant que la commune de Vitotel
étant relié à Vitot quant au spirituel
et
puisque l’église ne servait plus, la cloche serait
placé dans le clocher de
l’église de Vitot, ce qui à
l’époque avait été
exécuté.
L’incident
se
passe le 29 janvier 1831 à l’aube, à
l’heure où Jean-François Delarue
sonneur
de cloches fait tinter l’angélus. Une vingtaine
d’habitants de Vitotel sont
arrivés sur les lieux et profitent du moment pour
dérober les clefs. L’affaire
se passe alors très vite, les plus habiles montent
rapidement au clocher car
ils viennent récupérer la cloche qu’ils
prétendent leur appartenir.
Jean-françois
Delarue, molesté, donne l’alerte et des gens de
Vitot accourent. Ils arrivent
au moment où, après avoir
démonté des paliers de bois, la cloche est
descendue
et sortie de l’église, on traverse le
cimetière et on la charge dans une
voiture attelée d’un cheval noir. Des liens de
seigle cachent le nom inscrit
sur la plaque de cette charrette mais personne n’est dupe,
tout le monde
connaît l’attelage de Louis Delaporte, cultivateur
à Vitotel.
Monsieur Lainé, adjoint au maire, veut dételer le cheval
mais est brutalement repoussé
et menacé par les habitants de Vitotel.
Interpellés, ceux-ci répondent par des
injures, disent que c’est leur cloche et qu’ils
viennent la chercher
d’autorité. On parlemente, on leur fait remarquer
qu’ils usent de moyens
illégaux, qu’il n’est pas permis de
faire justice soi-même, que s’ils avaient
le droit de réclamer cette cloche, ils devaient
s’adresser aux autorités
compétentes. Mais le ton monte, les habitants de Vitotel ne
veulent rien
entendre.
Voyant
le
nombre de gens de Vitot augmenter à chaque instant et la
rixe paraissant
inévitable, Monsieur Lainé emploie tous les
moyens possibles pour disperser ses
administrés, promettant que justice serait rendue et demande
à tous de se
retirer dans le calme, ce qui finalement se fait. Les habitants de
Vitotel
partent de leur coté emportant leur butin. Il ne reste plus
qu’à constater les dégâts
causés dans le clocher. »
Extrait
du
livre « Vitot », écrit
par Jean Delieuvin,
avec l'aimable autorisation de l'auteur et édité
par M.
Derien.
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